Rencontre avec Hélène Rodriguez, 54 ans. Elle a été accompagnée dans sa recherche d’emploi par Action Femmes Grand Sud à Toulouse de juin 2023 à février 2024. Elle occupe à ce jour un poste de Responsable régionale au sein d’une organisation socioprofessionnelle d’emploi à domicile.
« J’ai été orientée vers Action Femmes Grand Sud par l’APEC. Plusieurs conseillères avaient évoqué l’efficacité de l’association. Mais j’ai dû attendre le mois de Juin pour l’intégrer, la session précédente étant close. Ce qui m’a semblé un gage positif de succès et m’a conforté dans mon choix.
A mon arrivée, j’étais perdue et je ne savais pas comment orienter ma recherche, ni vers quoi me diriger. En quête de sens, j’avais volontairement quitté un emploi de Directrice territoriale dans le secteur du logement social. En effet, après plus de 20 ans d’activité dans cette structure reconnue d’utilité sociale et suite à une réforme de grande ampleur, je n’y trouvais plus ma place.
J’ai par la suite rejoint une association à taille plus humaine, en lien avec le domaine du sport et de la santé. Malheureusement, je n’y ai là non plus pas trouvé les valeurs humaines que j’espérais malgré une mission en laquelle je croyais fortement : faire du sport un allié majeur dans la lutte contre le cancer. J’occupais un poste de Responsable régionale avec pour mission le développement de partenariats avec les établissements de santé, la recherche de financements et le management de 9 « praticiens en thérapie sportive » sur les régions Occitanie et PACA.
J’ai donc pris également la décision de mettre un terme à ma période d’essaie pour « trouver ma place ailleurs ».
Se remettre en question, prendre du recul
Chez Action Femmes Grand Sud, j’ai participé à divers ateliers : bureautique, développement personnel, art thérapie, confiance en soi… Et bien sûr, aux ateliers de dynamisation dans lesquels j’entendais dire : « Vous serez prête à prendre votre envol lorsque votre pitch sera abouti ». Ce qui s’est vraiment confirmé pour moi. Les retours lors de ces ateliers sont très précieux, car ils permettent de toucher du doigt les failles de son projet professionnel.
Curieusement, ma recherche d’emploi se soldait souvent par des « échecs » (même si je n’aime pas ce mot). J’avais d’excellents contacts suite à des offres de postes, des personnes me sollicitaient, mais rien n’aboutissait. J’ai donc pris conscience qu’il y avait quelque chose à… comprendre. J’ai alors mis ma recherche en stand-by.
J’ai poursuivi les ateliers proposés par l’association. L’appui des bénévoles et le soutien des autres participantes ont été extrêmement bénéfiques pendant cette période. Ils m’ont permis de me remettre en question, de prendre du recul, et de mieux me centrer. J’ai ainsi peu à peu touché du doigt ce dont j’avais vraiment envie.
Se faire confiance
J’ai la conviction que nous sommes acteurs à 1000 % de ce qui nous arrive et que notre état d’esprit a une incidence majeure dans notre recherche. Pour ma part, j’ai senti que j’étais prête lorsque j’ai été en accord avec moi-même et ce que je voulais vraiment faire. J’ai su alors que j’allais retrouver un emploi. Nous nous entravons avec nos propres barrières alors que l’essentiel est de croire en soi, de se faire confiance et de savoir ce que l’on veut et ce que l’on ne veut plus. On ne peut pas agir sur « l’extérieur » mais on peut en revanche agir sur soi ! C’est à ce moment-là que ça marche.
L’association joue un rôle majeur dans cette quête de soi et de confiance. Elle nous donne l’opportunité de reprendre les rênes de notre vie par la remise en question et la prise de recul. Le suivi individuel et les ateliers collectifs sont vraiment complémentaires. Mon accompagnatrice agissait comme un miroir me permettant de me conforter ou non dans mes choix. En parallèle, le collectif avec les histoires des unes et des autres nous renvoie à nous-mêmes et nous ramène petit à petit sur les bons rails.
Un CDD ou un CDI ?
Pendant mon accompagnement chez Action Femmes Grand Sud, je me suis retrouvée à choisir entre deux emplois. Un CDD, trouvé sur Indeed, dont la mission m’intéressait vraiment et pour lequel je n’ai eu que des contacts positifs tout au long du process. Et un CDI, trouvé sur le site de l’APEC, mieux rémunéré, mais moins autonome et avec un management patriarcal.
Avant de me décider, je me suis interrogée sur mes vraies motivations : CDD ? CDI ? Rémunération ? Au final, c’est l’intérêt de la mission et l’équipe avec laquelle j’allais travailler, qui l’a emporté. Et j’ai su que j’avais eu raison quand j’ai entendu la DRH exploser de joie au téléphone lorsque je lui ai annoncé que j’acceptais le CDD plutôt que le CDI (elle savait que j’étais en parallèle sur un autre process). Je pense qu’il n’y a pas de structure idéale, ni de job idéal. Ce qui compte, c’est trouver de l’intérêt dans ce que l’on fait et être en phase avec les personnes avec lesquelles on est amené à collaborer à l’instant T.
Se sentir à sa place
J’occupe aujourd’hui un poste de Responsable Régionale pour une durée de 6 mois, dans l’organisation socioprofessionnelle de l’emploi à domicile qui est une association loi 1901. Depuis mon arrivée il y a un mois, j’ai abordé des sujets sociétaux très intéressants et variés qui vont de la petite enfance à la perte d’autonomie. Sans compter tous les projets à mettre en œuvre dans le cadre d’expérimentation pour l’amélioration de l’intégration par le travail des personnes issues de l’immigration.
Je travaille en lien avec les organismes tels que la CAF, la MSA, France Travail, les Conseil départementaux, les collectivités…. Je n’ai pas réellement eu de plan d’intégration, l’autonomie est totale et cela demande une grande capacité d’adaptation ce qui me convient parfaitement !
Je sais que la vie est faite de changements et je reste convaincue qu’il n’y a jamais d’expériences négatives. J’ignore ce qu’il adviendra dans 6 mois, mais je le vis de manière très tranquille. Quoi qu’il se passe après, cette expérience sera pour moi un tremplin.
J’ai gagné en sérénité et je n’ai aucune inquiétude pour l’avenir. Je me sens comme la capitaine de mon navire sur lequel j’avance doucement, mais sûrement.
Mon conseil aux autres femmes accompagnées par Action Femmes Grand Sud ?
Ne vous laissez surtout pas envahir par vos peurs et considérez cette période de recherche d’emploi comme une opportunité, celle de prendre votre vie en main et d’aller vers ce qui vous correspond. Pour ma part, je n’ai jamais voulu que la fin de mes droits chez France Travail oriente et conditionne ma recherche vers un emploi qui ne me conviendrait pas. Faites-vous confiance !
Crédit Photo : Caroline Fabre Photographe