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Booster l’emploi des femmes de plus de 45 ans en Occitanie : on l’a fait !

Retour sur la soirée-événement du jeudi 28 mars 2024, dédiée à l’emploi des femmes seniors en Occitanie, et organisée à Toulouse par Action Femmes Grand Sud.

C’est en plein coeur de Toulouse que nous avons invité un large public à débattre autour du thème de l’emploi des femmes de plus de 45 ans en Occitanie, à travers la présentation d’une enquête qui leur a été dédiée et une table ronde avec des personnalités bien connues dans la région. Soixante dix personnes ont manifesté leur intérêt pour ce sujet qui mobilise les bénévoles d’Action Femmes Grand Sud depuis 2011.

« Notre ambition est d’arriver à trouver les arguments à mettre en avant pour persuader les chefs d’entreprise et les recruteurs que les femmes de plus de 45 ans sont, pour eux, de véritables atouts« , introduit Françoise Baraquin, la présidente de l’association, en ouverture de cette soirée-événement. Action Femmes Grand Sud a déjà interpellé le monde économique sur ce sujet, en publiant il y a un an un fascicule, destiné à lever le tabou de l’âgisme professionnel féminin, intitulé à juste titre : « Et si les femmes de plus de 45 ans étaient un atout gagnant pour votre entreprise ? » disponible gratuitement en ligne ou sur demande (actionfemmes31[a]gmail.com).

Une enquête inédite 

Cette fois-ci, l’association a voulu aller plus loin, en chiffrant la réalité derrière le discours. Elle a missionné le cabinet toulousain Ipso Facto pour réaliser une enquête inédite, auprès des 500 femmes accompagnées depuis 11 ans dans ses trois antennes à Toulouse, Albi et Montpellier. Objectifs : identifier les parcours professionnels de ces femmes, analyser l’impact de l’aide apportée par l’association, comprendre les atouts et les difficultés de leur insertion professionnelle, les inciter à suggérer des pistes pour soutenir l’emploi des femmes seniors.

L’enquête a été complétée par les retours d’expériences d’entreprises et cabinets de recrutement de la région, à la fois sur les candidatures de femmes de plus de 45 ans, leur perception sur ces profils et ce qui favoriserait leur recrutement.

Huit femmes sur dix ont retrouvé confiance en elles

Les résultats de cette étude ont été présentés par Delphine Léturgie, gérante d’Ipso Facto. La consultante a notamment pointé la forte satisfaction des femmes de l’accompagnement dont elles ont bénéficié chez Action Femmes Grand Sud : 88 % pour le suivi individuel, 86 % pour les ateliers collectifs. Cette aide a permis à 84 % d’entre elles de retrouver confiance en elles. Une fierté pour notre association !

L’enquête a aussi révélé des décalages de perception entre les candidates seniors interrogées et les recruteurs. Les premières estiment que ce sont leur adaptabilité et leur fiabilité qui constituent leurs principaux atouts, là où les seconds mettent en avant l’expérience et l’engagement sur la durée. Du côté des freins, les unes et les autres s’accordent sur la méconnaissance des nouvelles technologies et la confiance en soi. L’âge est cité comme un obstacle par les femmes, alors qu’il ne semble pas l’être pour les recruteurs.

L’intégralité des résultats de cette enquête est téléchargeable ICI.

Une table ronde animée. Morceaux choisis.

Quatre personnalités ont ensuite été invitées à réagir à cette étude, à l’occasion d’une table ronde, orchestrée par Sophie Iborra, Directrice Conseil Engagement pour La Tribune, Membre du Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et des hommes.

Pierre Lacazedieu, fondateur du cabinet de conseil RH et de recrutement Wise RH, a vanté les atouts des femmes seniors. « Les jeunes sont plus instables. Il est plus avantageux d’avoir des profils seniors. Nous faisons d’ailleurs de la pédagogie auprès de nos clients pour les inciter à les recruter. » Ce consultant avance l’argument de la formation pour faire bouger les entreprises sur le sujet. « Pourquoi ne pas bénéficier d’aides pour recruter des seniors comme celles que l’on a pour recruter des apprentis et qui ont fait leur preuve ? ».

Valérie Jimenez, présidente du groupe de transport routier de marchandises Jimenez (600 salariés), estime que « les femmes seniors doivent s’autoriser à pousser les portes« . Elle a elle-même, dû fait preuve de détermination pour se frayer une place dans le milieu très masculin du transport. « Apprenez à vous connaître, à vous aimer« , encourage cette dynamique entrepreneuse de 60 ans qui confie avoir suivi des formations en développement personnel pour devenir « plus bienveillante, plus ouverte« . Féminiser le milieu de la conduite de poids lourds est devenu son cheval de bataille. « Je me bats tous les jours pour inciter les hommes à recruter des femmes » clame-t-elle avec entrain, tout en signalant que son entreprise, créée en 1996, emploie 8 % de conductrices contre 4 % au niveau national.  Sa grande fierté : être la marraine du programme de formation « Agir au féminin, Iron Women ». « Mesdames, autorisez-vous à oser venir dans nos métiers dits masculin ! » a-t-elle lancé au public, conquis par son enthousiasme.

Emmanuelle Parache, fondatrice et gérante de la société coopérative Biocenys, depuis 2012, est « fan des profils de plus de 45 ans« . Elle « pousse le sujet dans son entreprise » qui compte neuf salariés dont un seul homme. Son problème est plutôt d’attirer des candidats masculins. « Le sujet de l’environnement et de la biodiversité les intéressent moins que les femmes. Ces dernières sont davantage en recherche de sens, d’utilité, notamment lorsqu’elles se reconvertissent. Elles sont habituées à préserver, à protéger » analyse avec humanisme l’entrepreneuse, peu encline à passer par des quotas pour embaucher des seniors. « Pour autant si on attend que les déconstructions se fassent toutes seules, on va attendre longtemps« , conclut-elle.

Aurélie Fourment, designer, fondatrice de l’agence Affixe Communication, praticienne en approche neurocognitive et comportementale, pointe les soi-disant craintes qui freinent les femmes seniors. « Seules 7 % sont de vraies peurs. Tout le reste, ce sont des constructions sociales qu’on nous inculquent depuis qu’on est toutes petites« , affirme cette pétillante formatrice aux multiples casquettes. Selon elle, l’emploi des femmes seniors est « un problème de société bâti sur des préjugés et des croyances limitantes ». Pour amorcer un changement, elle préconise l’adoption d’une loi et de quotas pour contraindre les entreprises à bouger.

Le public a ensuite été invité à partager ses réactions, soit à l’enquête, soit aux propos des participants à la table ronde.

Une vidéo permet de revivre quelques moments-forts de cette belle soirée très enrichissante. Nous remercions très chaleureusement tous celles et ceux qui ont permis sa réussite.

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